Une fois n’est pas coutume, rien à redouter du ciel et du parcours aujourd’hui. À peine une ou deux petites bosses dans les vignes de l’Entre-deux-mers, entre Dordogne et Garonne, puis un profil rigoureusement plat sur les routes rectilignes de l’immense forêt landaise à la poursuite d’un horizon immuable qui n’en finit pas de s’éloigner même quand on croit l’approcher. Autant dire que c’est souvent long et toujours désespérément vide. Au cours des diagonales, j’ai randonné à plusieurs reprises dans cette même région dont la traversée m’est toujours pénible. Monotonie et ennui garantis !
Pourtant à Belin-Beliet, plus de place pour l’ennui lorsqu’un cycliste, surgi de nulle part, nous dépasse. Il tracte une petite remorque où un chien a pris place. Je décide de prendre en chasse ce curieux attelage, obligé pour cela à m’escrimer à augmenter la cadence de pédalage. Le chien m’observe au travers de sa résille en train de courser son maître. J’ai l’impression que le gentil toutou s’amuse de mon pédalage laborieux !
Certain que la vélocité du cyclo ne durera pas, je m’accroche mais bien vite je déchante. L’homme pédale avec une vraie aisance malgré la charge de ses bagages de cyclo camping. Enfin parvenu à sa hauteur, nous engageons la conversation. Olivier, cyclo aux mollets d’acier, me parle de la Réunion où il a longtemps vécu et de son chien errant adopté sur l’ile. Il évoque son voyage débuté à Toulouse, qui devrait s’achever en Bretagne ; nous lui expliquons la nature de notre randonnée, des Diagonales et Eurodiagonales qui les ont précédées.
À la halte, Olivier libère Salyn pour qu’il se dégourdisse les pattes. Puis, après un petit tour le chien revient en frétillant de la queue et réintègre sa niche roulante lorsque son maître lui distribue des croquettes.
Avant de repartir chacun à notre rythme, je communique mon adresse à Olivier et propose de l’héberger lorsqu’il sera dans la région de Tours.
Après le pointage final de Biscarosse-plage, il nous reste une quarantaine de kilomètres pour rejoindre notre hébergement à Gujan-Mestras par d’agréables pistes cyclables en forêt en bordure de l’océan et de l’imposante dune du Pyla.
Ma cinquième Centrionale, qui est la aussi la troisième avec Michel est désormais bouclée. en Septembre, si le cœur vous en dit, vous pourrez suivre les deux suivantes avec le même duo en direction de Lauterbourg (67) tout là bas dans le coin de la France, puis depuis Saint-Louis (68) à coté de Bâle, où nous essayerons d’éviter les trous. Dans l’intervalle, à la mi-juin, j’aurai le plaisir d’initier Bernard à cet exercice dans deux centrionales enchainées, l’une vers Bourg-Madame (66) à la limite de L’Andorre et la suivante au départ de Gavarnie (65)
Demain, retour à Tours par le train. C’est souvent plus compliqué qu’à vélo !