Publié initialement sur Facebook, quelques impressions et détails de notre Diagonale entre Brest et Perpignan
La veille départ :
Je suis dans le train vers Brest où je rejoindrai ce soir Jean-Luc Boulvert. Avec lui, nous allons tenter une nouvelle Diagonale dont
le départ est prévu cette nuit vers 3 heures du matin. Nous avons l’espoir d’atteindre Perpignan distante d’environ 1060 km après avoir avalé 8000 m de dénivelée dans un délai maximal de 89 heures.
Pour ma part, cette Diagonale jugée généralement comme étant de difficulté moyenne est un véritable défi.
Si en 2007 pour ma première tentative sur ce même parcours, j’avais découvert que la longue distance était à la portée de nombreux cyclos un peu entraînés, aujourd’hui je suis assailli par le doute sur ma capacité à tenir la route. Être bientôt septuagénaire n’est pas pour rien dans cette incertitude !
En effet, ma dernière Diagonale – qui était aussi la dix-huitième – remonte à 2017. Depuis, même si j’ai continué à randonner au long cours, j’ai placé la barre beaucoup moins haut en ne roulant que sur des étapes ne dépassant que très rarement les 200 km.
Par comparaison, nos deux premières étapes pèseront chacune 300 km.
Aussi contrairement à mes habitudes, je vous épargnerai mon billet quotidien afin de profiter au maximum du temps de repos.
Quelle que soit la conclusion de cette tentative, j’essaierai si j’en suis encore capable de vous dire si nous avons réussi ou échoué.
Alea jacta est !
PS Je vous rassure, le sac à dos n’est pas à moi. Âne bâté ! Peut-être mais avec un poids raisonnable (je parle des sacoches pas de l’âne)
Mesimpressions à l’arrivée :
Notre Diagonale Brest-Perpignan est terminée depuis hier soir.
C’est la quatrième en ma compagnie pour Jean-Luc et la dix neuvième pour moi.
Cette Diagonale semblait bien compromise hier midi : 6 crevaisons successives en moins de 10 km, n’aident pas a garder le moral et à rester déterminés à aller jusqu’au bout.
Malgré un changement de pneu et l’installation d’un nouveau fond de jante de fortune (scotch électrique) nous avons eu du mal à régler le problème. Il n’est pas évident de rouler avec des vélos chargés sur une voie verte non revêtue choisie par inadvertance en préparant l’itinéraire, alors que je croyais avoir vérifié cet élément. Sur place, pas d’itinéraire de substitution possible ou trop compliqué.
En revanche, le passage dans d’assez longs tunels a été un plaisir.
Au final ces incidents successifs avaient fini par reduire à néant la marge de sécurité par rapport au delai imparti de 89 heures.
Heureusement à partir du petit col de Campérie et à l’option d’abandon du détour par les gorges de Galamus, la tramontane en vent arrière à 60 km/h nous a poussé jusqu’à Perpignan nous permettant de récupérer le temps perdu et d’arriver avant la fin du délai.
Pour conclure, très inquiet avant de partir quant à ma capacité à relever ce défi après 7 ans d’interruption, me voilà un peu rassuré sur l’état dela bête.
Certes elle peine de plus en plus à tirer la charrue, mais elle arrive encore à tracer le sillon.
Un boeuf indéniablement mais pas encore une bête de réforme ! (même avec les chevilles qui enflent comme pourrait le laisser à penser ce petit compte rendu)