L’article ci-dessous est l’un des billets publiés en direct pendant la randonnée. Cette eurodiagonale est maintenant terminée. Retrouvez les publications initiales rassemblées dans le récit disponible ici : Eurodiagonale Menton-Bari-Menton
Madame Fernanda, notre hôtesse de Pietrovairano, qui maîtrise avec aisance les commandes des machines à laver les plus complexes, nous a rendu un linge enfin débarrassé de nos sudations malodorantes. Merci à cette experte « es » lessive !
Vaillants comme jamais, nous réussissons pour une fois à prendre de l’avance. Le mental au beau fixe, les belles dénivelées promises sur le passage ouest-est entre Benevento et Candela sont avalées, non sans effort, mais elles ne parviennent pas à nous mettre à mal physiquement. Une première bosse de 450 mètres assez pentue avec des passages à 10%, suivie par une seconde de 250 mètres un peu moins ardue à encaisser malgré la chaleur, nous donnent l’impression d’être invincibles.
Mais la réalité nous rattrape avant la troisième bosse, dans une descente vertigineuse. Elle pique vers le fond de la vallée avec des pentes voisines de 25%. Le revêtement est parmi les plus défoncés que nous ayons pu voir de toute notre vie de cycliste ! Pour progresser sans chuter, nous devons serrer à bloc les deux freins, les relâcher à peine quelques secondes avant de recommencer. Les sensations doivent être proches de celles qu’éprouverait un skieur novice lâché sur une piste noire. Pareille situation ramène les cyclistes invincibles que nous croyions être à un peu plus d’humilité.
Plus loin dans un étranglement d’une vallée encaissée, qui laisse à peine passer la rivière et une voie ferrée, nous sommes soudainement arrêtés. La route est barrée par des dispositifs en béton et des grilles. Nous tentons de négocier notre passage auprès d’un responsable du chantier, mais il nous oppose un refus catégorique. Les pierres et les blocs de rocher dégagés par les ouvriers sur le versant qui domine la route, dévalent la pente, viennent rebondir sur la chaussée avant d’être arrêtés contre les glissières de sécurité dans un fracas métallique assez effrayant. Nous voilà définitivement dissuadés de passer !
Le détour par la montagne est si long et si relevé qu’il n’est raisonnablement pas envisageable. Alors, nous choisissons de rester sur place, d’attendre la débauche des ouvriers pour tenter un passage. Une heure plus tard, ils partent et nous pouvons alors zigzaguer entre les rochers, les pierres et les éclats qui jonchent la chaussée.
La nuit en sera écourtée d’autant. C’est une péripétie classique à laquelle beaucoup de nos camarades cyclos ont été confrontés un jour ou l’autre sous diverses formes.b Par chance, il nous reste encore des jambes après ce premier millier de km parcourus. Enfin, nous atteignons le terme de notre étape à une heure relativement convenable au regard de nos besoins de sommeil.
Demain ce sera Bari, et si nous nous fions aux météorologistes, Éole nous poussera au cul. Pourvu qu’ils disent vrai !
2 réflexions au sujet de « « Strada chiusi » Passera, passera pas ? »
Bien Gégé ! ! ! !
Hé hé beau maillot 😉