Le Blog de Gégé

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25/02/2021

La gamelle Vendômoise

La journée a débuté sur des routes connues, habituellement parcourues de nuit lors de la traditionnelle « Randonnée du solstice ». La lumière diurne nous a permis de voir qu’il n’y avait pas grand-chose à voir ! La seule raison motivant cette balade hivernale dans la nuit glaciale tient surtout aux retrouvailles entre cyclos dans la chaude ambiance de la cave troglodyte dite « Auberge du solstice » chez Jean-Pierre à Naveil (41).

En arrivant sur Vendôme (41), Michel a la malencontreuse idée de vérifier sur son GPS notre avance par rapport à la feuille de route alors que nous amorçons une descente. La rencontre avec une bordure en granit massif et véritable l’arrête net. Souffrant de contusions à la hanche et à l’épaule, il constate avec dépit les dégâts : roue avant complètement voilée et jante fendue.

Tant bien que mal, nous nous replions sur la gare de Vendôme avec l’espoir de rapatrier l’homme et sa monture. Dans l’impossibilité de régler son retour par train, je sollicite l’aide de Bernard Haie, un ami Ucetiste et collègue qui n’a pas pu se joindre à l’équipe de cette Centrionale. Bernard vient chercher Michel et le ramène à la maison Gauthier à Tours. Sa voiture étant garée chez moi, Michel peut rejoindre ses pénates auvergnats dans l’après-midi après s’être restauré en compagnie de mon épouse.

Vous qui espériez découvrir une spécialité locale lorsque j’ai évoqué cette « gamelle vendômoise », devez être aussi déçus que nous. Malheureusement la gamelle se cuisine à beaucoup de sauces : pour ma part j’ai expérimenté entre autres « la gamelle autrichienne », spécialité dégustée contre le pare-brise de la voiture d’Adolf, et plus récemment la « gamelle bretonne » contre une bordure et un mur sur les hauteurs de Becherel lors du dernier Paris/Brest/Paris.

Sachant mon malheureux coéquipier entre de bonnes mains, je reprends la route une fois ces problèmes d’intendance réglés. Après Saint-Calais (72) le parcours dans la campagne sarthoise est plus plaisant, agrémenté par les traversées de villages assez préservés. Je suis étonné par l’originalité de ces clochers aux formes courbes et éffiléees comme celui de Coudrecieux ou de Saint-Michel-de-Chavaignes (72) où j’ai eu la bonne idée de faire la pause méridienne pour ravitailler l’animal.

COUDRECIEUX (72)

Pendant que je dévore en terrasse face à cette charmante église, un client m’indique que la nef abrite 365 saints.

L’église aux 365 saints à Saint-Michel-de-Chavaignes (72)

Dans ce « Bar, épicerie, dépôt de pains, tabac, gaz, presse, jeux, annexe bancaire et agence postale » la patronne m’accueille gentiment. Elle me sert une pression pour faire passer le casse-croûte et un expresso pour accompagner la pâtisserie. Je prie pour que ce genre de commerce perdure. Ils sont l’âme d’un village et un des derniers lieux de vraie convivialité des campagnes.

Le supermarché de St Michel de Chavaignes (72)

Lorsque je reprends la route, entre Thorigné et Connéré (72) j’aperçois deux TGV qui se croisent dans une tranchée sabrant les collines. Je ne peux pas m’empêcher de penser que les campagnes aux yeux de certains aménageurs du territoire ne sont plus que des déserts voués à une mort lente, qu’on entrevoit à 300 km/h, en filant entre deux villes.

Un peu plus loin, à deux reprises, les effluves de la chimie agricole dispersées par les rampes de tracteurs libellule viennent relancer ma colère. J’en veux à ces technocrates qui en l’espace de deux générations ont transformé les campagnes et métamorphosé les paysans en agriculteurs esclaves et productivistes au service de l’industrie agroalimentaire. Et dire qu’en venant bouleverser cet équilibre entre l’homme et la nature façonné par des siècles, certains d’entre eux croient faire œuvre de progrès !

Il me semble que pour tous ces décideurs la pratique du vélo serait salutaire ; en pédalant ils découvriraient d’abord à quel point la France est belle, mais aussi à quel point ils l’ont défigurée avec cette débauche de centres commerciaux, d’espaces agricoles démesurés et de lotissements tristement uniformes.

Mettez-vous au vélos, politicards et technocrates de tous poils et vous verrez le résultat de vos actions néfastes…

 



2 réflexions au sujet de « La gamelle Vendômoise »

  1. Dommage pour Michel, faut souhaiter que ce ne soit pas trop grave.
    Encore une fois seul GG.
    Prudence avec le gegeps, bonne continuation.
    CAT

  2. Bis répétita ! Ce « couple » est maudit !
    Que Michel se rétablisse le plus vite possible et il qu’il t’accompagne pour la prochaine que tu vas lui proposer !
    C . R de St Avertin

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