En mai 2024, j’ai eu le plaisir de répondre à l’interview de Marc Jacquemond, pour l’épisode 12 de son excellent podcast, « Diagonalistes » (je vous recommande chaudement cette série !). Vous pouvez l’écouter ici-même (l’interview dure 46 min), ou en profiter pour aller visiter son site et écouter d’autres diagonalistes !
Avant d’enfourcher durablement mon vélo, accaparé par ma famille, le travail au bureau d’études de la Ville de Tours et la rénovation de notre maison, ma seule activité sportive consiste à préparer une gâchée de mortier et la mettre en œuvre en rentrant du travail.
Mais en 2003… drôle d’idée, je m’offre un vélo avec dérailleur et guidon de course !
Alors âgé de 49 ans, légèrement bedonnant, je n’ai pas vraiment le profil d’un cadet. Néanmoins, j’ai quelques dispositions pour le cyclisme puisque pour aller chercher le pain je me déplace à vélo sans roulettes stabilisatrices.
Je pédale d’abord quelque temps en solitaire. Assez tôt j’allonge les sorties au point d’entreprendre dès Novembre 2003 une escapade sur 3 jours et 450 km entre la Touraine et le Jura, histoire d’aller faire une bise à ma chère maman.
Puis en 2006, je rejoins l’Union Cyclotouriste de Touraine. Avec deux de mes nouveaux compagnons de route, nous nous lançons sur notre première flèche Vélocio. Cette chevauchée en continu pendant 24 heures entre Auvergne et Provence me permet de découvrir les plaisirs de la randonnée nocturne. Deux mois plus tard je participe à Bordeaux-Paris dans la catégorie « Randonneurs ». Ces pédalages au long cours sont mes premières expériences officialisées de la longue distance.
Ces défis relevés contribuent alors à faire germer l’idée de participer au mythique Paris-Brest-Paris organisé l’année suivante. Malgré des conditions dantesques du millésime 2007, grâce à la ténacité de mon coéquipier Jean Claude Bellamy, nous parvenons à terminer dans les délais. Sur cette épreuve je découvre l’importance primordiale du mental. Par la suite, à trois reprises, je renouvelle cette expérience du « melting-pot » cyclotouriste sur les routes entre Paris et Brest.
Cette même année, toujours guidé par mon mentor Christian Raineau, je découvre les diagonales sur Brest-Perpignan. Depuis lors, atteint par le virus de la « kilométrophagie », j’enchaine les diagonales puis les eurodiagonales sans discontinuer en n’oubliant jamais d’aller en période hivernale faire chaque année ou presque une nouvelle bise à maman.
En 2012, je boucle le premier cycle de diagonales et décide de poursuivre l‘aventure en entamant un deuxième cycle dans le sens inverse. Je le termine en 2017.
Depuis 2013, histoire d’entretenir la flamme, je participe de manière quasi continue au Dodecaudax.
Loin de moi l’idée de faire étalage de ces randonnées pour essayer de briller au firmament cyclotouriste. Mes compagnons de route connaissent mes piètres qualités de grimpeur et s’il m’arrive parfois, poussé par le vent, de « taper dedans » lorsque le profil est plat, je suis bien vite rattrapé.
En vous retraçant mon parcours de cyclotouriste, je veux simplement témoigner de la possibilité pour beaucoup de s’engager dans cette aventure sans avoir été vacciné à la naissance avec un rayon de vélo. Avec ma carrure de bûcheron, je suis la preuve qu’un profil longiligne, un poids plume et une masse graisseuse idéale ne sont pas indispensables pour relever ce type de défi.
La « longue distance » est une quête de plaisir, où le mental prime souvent sur les jambes. En la pratiquant, j’éprouve un grand bien-être physique. Ce pédalage, qui pourrait paraître obsessionnel, m’aide aussi à trouver une certaine sérénité. Voilà autant de raisons pour continuer et aller aussi loin que dans mes rêves.
Je souhaite que mes récits parviennent à vous convaincre du bonheur qu’on éprouve en roulant loin et longtemps !
En restant dans la famille
Ce site dédié aux longues randonnées, n’existerait pas sans ma famille et plus particulièrement sans l’initiative et le talent de mon fils Cyril.
Imaginez la surprise ! Au jour de mes 65 ans, je reçois en cadeau un maillot personnalisé portant le logo de la terre casquée et une adresse internet inconnue mais à l’intitulé évocateur. Lorsque je clique pour la première fois sur ce lien, je découvre dans une ébauche très avancée de ce site la compilation des récits de randonnée rédigés au cours d’une douzaine d’années.
Depuis, nous travaillons ensemble pour l’enrichir de nouvelles rubriques qui je l’espère parviendront à vous intéresser.
Aussi, je tiens à remercier Cyril pour son aide et son infinie patience : grâce à lui je peux désormais vous faire partager ma passion et dire tout le bonheur qu’elle m’a apporté.
Mon plus grand souhait est de contribuer à vous donner par ce biais l’envie de vous lancer à votre tour dans cette belle expérience humaine, mais si vous êtes déjà accrochés à vos cale-pieds, je vous dis simplement « bonne route ! ».