Le Blog de Gégé

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08/09/2020

«Maintenant, vous pouvez crever !»

L’article ci-dessous est l’un des billets publiés en direct pendant la randonnée. Cette eurodiagonale est maintenant terminée. Retrouvez les publications initiales rassemblées dans le récit disponible ici : Eurodiagonale Menton-Bari-Menton

C’était le slogan de la marque «Rustines » imaginée par Monsieur Rustin, inventeur de ce procédé qui a sauvé la mise à bien des cyclistes. Mais de nos jours, il est rare de voir un cyclo réparer au bord de la route. C’est pourtant ainsi que nous avons pu repartir après de nombreuses crevaisons et épuisement de notre stock complet de chambres à air.

Aujourd’hui, notre première intervention a eu lieu vers cinq heures du matin, alors que nous avions parcouru à peine une quinzaine de kilomètres. Contraints à partir avant l’aube pour tenir le délai, sur un parcours empruntant les routes blanches de la carte Michelin, nous avons pu prendre la mesure de cette erreur logistique. J’ignorais en définissant la trace, le piège que je nous avais tendu. L’état déplorable du réseau italien surtout dans ce sud profond des Pouilles est à peine imaginable. Les routes en certains endroits sont si détériorées qu’elles ressemblent d’avantage à des pistes de chantier qu’à des voies praticables. Après bien des crevaisons, parfois à peine espacées de quelques hectomètres, nous avons fini par nous détourner de notre trace initiale vers Andria pour espérer trouver un magasin susceptible de nous fournir les précieuses chambres à air.

En pareilles circonstances, le paysage nous indiffère. Toute notre énergie et nos pensées sont tournées vers un but unique, aussi terre à terre soit il aux yeux de quiconque n’est pas un cycliste dans la panade.

Par chance, dans la l’atelier d’un réparateur de tronçonneuses et accessoirement de cycles, nous avons pu dégoter un des objets convoités. Évaluant la probabilité de nouvelles avaries, nous n’imaginions pas de repartir en nous contentant de cette pièce unique, aussi neuve soit-elle.

Une adresse à retenir…

 

Je vous passe les détails, mais sachez que pour cette opération « SOS cyclos en détresse » le patron de l’atelier, son employé, la fille et le père du patron ont contribué chacun à nous tirer d’affaire. Un grand merci à Antonio Pastor, à son équipe et à sa famille qui ont vraiment été heureux de nous aider. Le moins que nous puissions faire est de recommander cette modeste mais très sympathique entreprise : « Avec Pastor, on s’en sort ! »

Ils se sont mis en quatre pour nous aider !

Ragaillardis et heureux d’avoir rencontré des personnes d’une telle sollicitude, nous avons repris notre route, en choisissant un itinéraire beaucoup plus « camionneux  » mais presque praticable.

Vous penserez peut-être que parcourir de telles distances et se satisfaire de situations aussi insignifiantes n’a guère de sens. Sachez simplement que ces détails sans importance nous ont permis de réussir la première partie de notre challenge et que ce petit bonheur tient parfois à la gentillesse qu’on nous témoigne.

Au passage, je remercie mon compagnon de route qui par ma faute a du affronter cette suite d’incidents. Même si ses craintes allaient crescendo, jamais il n’a manifesté son irritation et il ne s’est jamais départi de son calme. C’est à ces signes que l’on reconnait la qualité d’un équipier et que grandit l’amitié.

Sachez aussi qu’à 74 ans, il boucle sa troisième Eurodiagonale italienne et s’apprête déjà à se lancer cette nuit sur sa quatrième.

Soyons fous…



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